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sanction infernale : je loue cette charité, qu’aucune institution n’a su remplacer encore ; et si, en assistant la faiblesse de mes frères, le prêtre respecte ma conscience, je le remercie au nom de l’humanité. Mais moi, je crois n’avoir aucun besoin de ces formules mystiques ; je les repousse comme injurieuses à ma dignité et à mes mœurs. Le jour où je serais forcé, de par la loi, de reconnaître la religion catholique, apostolique et romaine, pour religion de l’état ; de faire acte de comparution à l’église et au confessionnal, d’envoyer mes enfants au baptême et à la sainte table, ce jour-la aurait sonné ma dernière heure. Défenseurs de la famille, je vous montrerais ce que c’est qu’un père de famille ! Je ne crains rien pour ma personne : ni la prison ni les galères ne m’arracheraient un acte de latrie. Mais je défend au prêtre de porter la main sur mes enfants ; sinon, je tuerais le prêtre...


3. Actes du 2 décembre envers les républicains.


Je comprends ce qu’on appelle, par une assimilation du bon plaisir de l’homme a la loi des choses, raison d’état. Je sais que la politique n’est pas plus la charité que la morale, et j’admets qu’un chef de parti qui entreprend de donner la paix à son pays et d’en reformer les institutions en s’emparant du pouvoir par un coup de main s’assure ensuite de l’inaction de ses adversaires, par l’arrestation de leurs personnes. Qui veut la fin veut les moyens : une fois hors de la légalité, ce principe ne connaît