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le roi acceptait, tout le monde le veut ou l’accepte : c’était le fonds constitutif de la monarchie française. Il n’y a point de théorie, si ferme qu’elle soit, qui ne s’incline à cet égard devant les faits accomplis. Le 89 de l’Assemblée constituante, le vrai 89 révolutionnaire, est antipathique au caractère national. C’est le dogme des philosophes, des parlementaires, des niveleurs ; c’est l’abus de la Liberté. Loin de consacrer ces prétendus principes, la constitution nouvelle en est la négation. »

Est-ce l’Univers qui a menti, ou la constitution du 15 janvier ?

Si nous suivions pas à pas les actes du pouvoir, ils nous répondraient, interrogés l’un après l’autre : C’est l’Univers ; — C’est la constitution ; — C’est l’Univers ; — C’est la constitution ; — C’est l’Univers..., sans que nous pussions arriver à une réponse positive. D’où vient cette incertitude ? d’un fait très-simple, qui restitue en partie à la constitution du 15 janvier sa bonne foi, et enlève aux jésuites de l’Univers l’honneur d’un mensonge de plus. C’est que Louis-Napoléon, d’après la manière dont il interprète la délégation qui lui a été faite par le peuple, n’accepte évidemment la révolution que sous bénéfice d’inventaire, et dans la mesure de ses propres pensées ; c’est qu’au lieu de se subordonner à elle, il tend, par une opinion exagérée de ses pouvoirs, à la subordonner à lui ; c’est enfin qu’ayant contre lui tous les partis, et ne pouvant, ne sachant, ou n’osant, ni se prononcer pour aucun, ni en créer un nouveau qui soit le sien, il se trouve dans la nécessité de diviser ses adversaires,