Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans l’histoire, y deviennent à leur tour, par l’entraînement des conséquences, une seconde nécessité. D’où il suit que pour tout gouvernement, dans lequel la volonté n’est point identique et adéquate à la raison d’être, il y a deux espèces de causes nécessitantes, les unes objectives, qui résultent de la donnée historique ; les autres subjectives, et qui ont pour bases les considérations plus ou moins intéressées qui le gouvernent.

Historien impartial, dégagé de tout ressentiment de parti, j’ai constaté, à l’avantage du 2 décembre, la raison historique, objective, et fatale de son existence. Je vais de même, sans malignité ni indiscrétion, en me tenant toujours dans la pure philosophie, descendre dans l’âme de ce pouvoir, rechercher le secret de ses décisions, secret que lui-même, j’oserais presque l’affirmer, ne connaît pas. La polémique et la satire me sont interdites : je n’en éprouve nul regret. Puissent à leur tour mes lecteurs confesser que je n’y ai rien perdu !

Quelle est donc la tendance du nouveau pouvoir, puisque c’est elle seule, après la chaîne des faits, qui importe à l'histoire, et qui compte en politique ? Quelle est la raison secrète, spontanée, qui, à son insu peut-être, dirige l’Elysée ? Tandis que sa signification historique lui assigne pour but la révolution, ou le poussent, d’un commun effort, ses attractions et ses influences ? où va-t-il, enfin ?

À L'EMPIRE ! telle est la réponse uniforme. Et faite d’une solution qui ne touche qu’à la superficie des choses, l’opinion s’arrête, attendant, avec plus d’inquiétude que de sympathie, cette manifestation impériale.