Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs espèces. Chez les unes, ce chic masculin est l’effet du tempérament et d’une grande vigueur corporelle : on les appelle des virago. Ce sont les moins à craindre ; elles ne font pas de prosélytes, et il suffit de la critique des autres femmes pour les ramener à l’ordre. Chez d’autres, la tendance à l’émancipation procède, ou d’un travers d’esprit, ou de la profession qu’elles exercent, ou bien enfin du libertinage. Celles-ci sont les pires : il n’y a pas de forfait auquel l’émancipation ne les puisse mener. À certaines époques, l’esprit de secte s’en mêle; la défaillance des mœurs publiques vient compliquer le mal : la lâcheté des hommes se fait l’auxiliaire de l’audace des femmes ; et nous voyons apparaître ces théories d’affranchissement et de promiscuité, dont le dernier mot est la PORNOCRATIE. Alors c’est fini de la société.

La pornocratie se combine très-bien avec le despotisme, même avec le militarisme : l’empire romain en fournit un exemple chez Élagabale. La pornocratie s’unit également à la théocratie : C’est ce que tentèrent les Gnostiques au Ier et au IIe siècle de notre ère, et à quoi tendaient également, en plein XVIIe siècle, les mystiques. De nos jours, on a vu la pornocratie s’allier à la