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dance générale sera vers une communauté plus ou moins accusée d’amours, d’enfants, de ménages, dans une famille unique qui sera l’État. Cette organisation, en dehors de la monogamie et de la famille, a été rêvée par tous ceux qui, comme nos émancipées et nos émancipateurs modernes, ont cru à l’égalité de puissance et de beauté dans les deux sexes ; les mystiques l’ont placée dans le ciel, où, disent-ils, il n’y aura plus ni mâles ni femelles ; de nos jours , elle semble à une foule de personnes, même fort instruites, l'unique moyen de détruire l’antagonisme, et par suite d’éteindre le crime et la misère. Mais une pareille société subsisterait-elle ? J’ose affirmer qu’elle serait cent fois pire que la nôtre; pour mieux dire, je la soutiens radicale- ment impossible.

La société subsiste par la subordination de toutes les forces et facultés humaines, individuelles et collectives, à la justice. Dans le système que je viens d’esquisser, l’individu, ayant en soi la plénitude d’attributions que la nature, ainsi que nous avons pu nous en convaincre, n’a accordée qu’au couple, serait inabordable dans sa personnalité; l’élément idéaliste deviendrait en lui prédominant; la conscience serait subal-