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DANS LES TEMPS MODERNES.

solidarité, et de leur assurer toutes les garanties de liberté, de propriété, de travail, de commerce, de sécurité, d’instruction, d’information, de circulation, qu’ils réclament, toutes choses qui relèvent exclusivement des attributions de l’homme. Comment les femmes seraient-elles nominativement consultées ? Supposer que la femme puisse exprimer dans l’assemblée du peuple un vote contraire à celui de son mari ; c’est les supposer en désaccord et préparer leur divorce. Supposer que la raison de la première puisse balancer celle du second, c’est aller contre le vœu de la nature et dégrader la virilité. Admettre enfin, à l’exercice des fonctions publiques une personne que la nature et la loi conjugale ont pour ainsi dire consacrée à des fonctions purement domestiques, c’est porter atteinte à la pudeur familiale, faire de la femme une personne publique, proclamer de fait la confusion des sexes, la communauté des amours, l’abolition de la famille, l’absolutisme de l’État, la servitude des personnes et l’inféodation des propriétés.

Voilà comment s’établit la subordination de l’épouse à l’époux dans le mariage. Cette subordination n’a rien du tout d’arbitraire ; ce n’est ni une fiction légale, ni une usurpation de la force,