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plaire ; il n’y a que sa conscience qu’il ne sacrifiera pas, parce que sa conscience est sa force et que c’est dans l’union de la force et de la beauté que consiste le mariage. Dévouement absolu, dévouement d’une conscience forte et sans tache, voilà, en réalité, tout ce que l’épouse offre à son époux, la seule chose qu’il puisse offrir et qu’elle, de son côté, puisse accepter.

Même mouvement du côté de la femme. Autant elle a en prédominance la beauté, autant elle a d’inclination pour la force. Cette force, si désirable, elle la redoute d’abord ; tout être faible éprouve une certaine crainte de l’être fort. Pour apprivoiser, dompter cette force, l’offre de sa beauté ne servirait de rien, elle aurait fait acte de prostitution. Pour conquérir la force de l’homme, la beauté de la femme est aussi impuissante que la force elle-même est impuissante à conquérir la beauté. Ici, comme tout à l’heure, il ne reste qu’un moyen : le dévouement.

Dévouement pour dévouement, à la sollicitation de l’attrait qu’éprouve l’une pour l’autre la force et la beauté ; tel est donc, en définitive, le pacte conjugal, de tous les pactes le plus sublime, à l’imitation duquel se feront plus tord les pactes de chevalerie. Voyez-vous comment à