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DE LA PORNOCRATIE

droit, ainsi qu’il résulte, mesdames, de vos propres théories.

En tout cela, la femme est d’accord avec sa nature et sa destinée, et ce que j’en ai dit ne l’humilie pas. Elle est toute beauté et amour : comment n’aurait-elle pas l’initiative des choses amoureuses ? Le même sentiment qui lui fait tempérer la justice sévère de l’homme, embellir sa demeure, poétiser ses conceptions, lui apprend à le distraire de ses pensées, de ses entreprises, de ses combats, pour vaquer avec elle à d’autres œuvres. Il faut qu’il en soit ainsi pour l’ordre de la société et leur félicité à tous deux. Heureux sentiment, quand l’idolâtrie d’amour ne leur fait pas oublier ce qu’ils doivent à la dignité sociale ainsi qu’à leur propre gloire.

Mais ici encore remarquez la différence entre les deux sexes : si l’homme, plus que la femme, a l’initiative de la pudeur, elle ne semble pas faite pour lui ; c’est sa compagne qui sera chargée de conserver ce trésor. Chez l’un, la pudeur a disparu dans la victoire ; chez l’autre, elle grandit après la défaite. La sainteté du foyer domestique sera l’œuvre de la femme ; de cette sainteté de la famille sortira la vertu républicaine. Voilà pourquoi chez les anciens peuples,