Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
DE LA PORNOCRATIE

tait rien. La force, pensez-vous, qu’est-ce que cela prouve ?…

Ce que cela prouve, mesdames ? C’est qu’en vertu des constitutions de la nature, il y a une différence radicale entre les fonctions et les destinées, tant sociales que domestiques, de l’homme et de la femme : chez l’un, plus de mouvement, d’énergie, d’activité ; chez l’autre, un exercice plus doux, une vie plus sédentaire, où les charmes de la personne se déploient à l’aise et produisent tout leur effet. L’opinion du genre humain est conforme à cette loi de nature ; l’épithète de virago, par laquelle on désigne les créatures ambiguës, à formes viriles, tempérament soldatesque, ne se prend point en bonne part : on les soupçonne de vilains goûts. Les qualifications de coureuse et d’émancipée, en vertu de cette même analogie du physique et du moral, sont encore pires. Et les femmes en masse adhèrent à ce jugement, à l’exception d’un petit groupe, dont M. Enfantin n’a pas encore trouvé d’échantillon présentable. Dès l’origine des choses, et sans sortir de l’ordre physique, la nature et la conscience universelle ont condamné votre Église ; elles vous ont notées d’infamie. Est-ce un fait ?