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DE LA PORNOCRATIE

femme, lui ôte en même temps l’agilité. Les anciens poètes ont fait d’Atalante, de Camille, des femmes légères à la course : pure fiction ! La rapidité de la femme est chose impossible ; elle porte proportionnellement plus de poids mort que l’homme. Relisez, dans l’Émile, la description de la joute entre Émile et Sophie ; vous verrez quelle drôle de figure fait une femme disputant à un homme le prix de la course. Relisez, dans le poème de Quintus de Smyrne, le combat d’Achille et de Penthésilée, la reine des Amazones, et vous verrez l’énorme différence qu’il y a, même au point de vue du merveilleux épique, entre un héros et une héroïne. Si Camille, Atalante, Diane elle-même, avaient le pied aussi léger que l’ont dit les poètes, c’est qu’elles n’étaient pas jolies femmes : le centre de gravité devait être placé chez elles, comme chez l’homme, dans la poitrine ; elles avaient la jambe maigre, la hanche évidée, et pas de gorge.

En voulez-vous davantage ? En Amérique, on n’emploie pas les femmes aux travaux des champs, et, d’après le récit de tous les voyageurs, elles n’en sont que mieux portantes et plus belles. En Franche-Comté, en Bourgogne, où les paysannes travaillent comme des bêtes de somme, elles sont