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DANS LES TEMPS MODERNES.

Mais cette différence ne serait-elle point illusoire ? Faut-il n’y voir, comme vous le prétendez, mesdames, qu’un effet de l’éducation et de l’habitude, à tel point qu’on puisse espérer, par un changement de régime, de la faire disparaître et de ne laisser subsister entre les sexes d’autre différence que celle de l’appareil générateur ? En d’autres termes, le système des rapports entre l’homme et la femme, que j’ai cherché à établir sur l’équivalence de leurs attributs, doit-il être fondé au contraire sur l’ÉGALITÉ et l’IDENTITÉ de ces mêmes attributs ? Toute la dispute est là.

Notons que de la loi des sexes dépendra celle de la famille, par suite, l’ordre de la société, la constitution de l’humanité tout entière.

J’ai dit que les faits confirmaient ce que révèle à tout individu de bonne foi le premier aperçu, savoir : Que l’homme est plus fort, mais moins beau ; la femme plus belle, mais moins vigoureuse. Là-dessus vous faites de grandes ricaneries. Vous niez les faits, parce que, contrairement à ma propre thèse, vous vous imaginez que je les cite à mauvaise intention. Vous allez jusqu’à dire que je n’ai point produit de faits ; bien plus, que les faits sont pour vous. La femme surprise en adultère nie toujours; à l’en croire,