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DE LA PORNOCRATIE

chevalier de la Reine du ciel. Il ne s’agit que de vous ôter cette taie qui vous couvre la prunelle pour faire de vous le saint Paul de la révolution de la femme, de toutes les révolutions la plus grande et la dernière. »

Ce langage était le seul que vous eussiez le droit de me tenir, puisque vous n’étiez nommées ni l’une ni l’autre dans mon livre, et que, parlant pour toutes vos sœurs, vous n’aviez qu’à vous emparer du beau rôle que je leur faisais, sans y mêler rien de vos personnes. Qui sait, si après cela, la récompense promise venant en aide à mon imbécillité, je n’aurais pas fini par reconnaître que ma balance du doit et de l’avoir de la femme était inexacte ; qu’égale à l’homme en puissance, elle possède en plus la beauté ; qu’ainsi votre supériorité est complète ; que, relativement à vous, nous sommes des êtres déchus ; et, pour tout dire d’un mot, que la femme, bien loin qu’elle ait causé par sa curiosité indiscrète la perte du genre humain, comme le rapporte méchamment et calomnieusement la Genèse, a été donnée à l’homme comme sa rédemptrice et son ange gardien ?

Avouez, mesdames, que vous feriez de tristes avocats. Il suffirait d’un mot à double entente