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DANS LES TEMPS MODERNES.

ration de ce qu’il vous plaît d’appeler notre beauté, et qui ne nous inspire à nous qu’une médiocre estime, que vous vous croyez obligé de vous dévouer à notre félicité. Erreur généreuse, mais déplorable ! Nous possédons, sachez-le, du moins nous pouvons acquérir, au même degré que vous, et sans que cela ôte rien à nos charmes, la force physique. Et quand même nous ne l’acquerrions pas, qu’importe ? Si nous n’en avons pas besoin ! Le taureau est plus puissant que l’homme, cela prouve-t-il qu’il entre en comparaison avec lui ?… Quant aux qualités de l’âme, les seules dont il convienne de tenir compte, le génie, la prudence, la justice, la dignité, le courage, en vous apprenant qu’elles ne nous manquent pas plus qu’à vous, nous ne serons que modestes. Ah ! malheureux raisonneur, si pour le peu que vous avez pénétré de la nature de la femme, vous lui voulez tant de bien, que sera-ce quand vous aurez reçu sa révélation tout entière ? Laissez-nous donc vous instruire, et tenez-vous pour assuré de notre reconnaissance. Votre esprit n’a point vu, votre cœur n’a jamais connu de quelle immense volupté une femme libre peut combler un mortel. Certes, il y a en vous l’étoffe d’un fervent adorateur de la femme, d’un féal