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DE LA PORNOCRATIE.

affranchie de toute œuvre utilitaire, surtout du travail rude et répugnant. J’ai fait de la monogamie la loi fondamentale du couple androgyne ; j’ai banni le divorce ; j’ai dit que, dans un mariage vraiment digne, l’amour devait être subordonné à la conscience, à telle enseigne que chez de vrais époux la bonne conscience pouvait et devait tenir lieu d’amour : tout cela au bénéfice de qui, s’il vous plaît ? Évidemment au bénéfice de la femme, de celui des conjoints qui règne surtout par la beauté, qui, par conséquent, est le plus exposé à déchoir.

Quant aux choses du dehors, je n’ai pas voulu, je ne veux pas pour la femme, et par les mêmes considérations, de la guerre, parce que la guerre sied aussi peu à la beauté que la servitude.

Je ne veux pas de politique, parce que la politique, c’est la guerre.

Je ne veux pas de fonctions juridiques, policières ou gouvernementales, parce que c’est toujours la guerre.

Je dis que le règne de la femme est dans la famille ; que la sphère de son rayonnement est le domicile conjugal ; que c’est ainsi que l’homme, en qui la femme dit aimer, non la beauté, mais la force, développera sa dignité, son individua-