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DE LA PORNOCRATIE.

comme si son sexe impliquait déchéance. Pourquoi, au lieu de m’injurier, ne vous êtes-vous pas bornées à prendre acte de mes paroles ?

Je sais bien que, d’après le préjugé régnant, préjugé qui est le vôtre, la beauté semble quelque chose de fort peu de poids, une pure imagination, une non-réalité ; que lorsque je dis : Oui, l’homme est plus fort, mais la femme est plus belle, j’ai l’air de faire une mauvaise plaisanterie. C’est, à votre jugement, comme si je posais sur la tête de l’homme le signe positif +, sur celle de la femme le signe négatif —. La beauté, se dit-on, qu’est-ce que cela ? Pour combien cela compte-t-il dans le gouvernement, dans le ménage, ou sur le marché ?… C’est ainsi que raisonne le vulgaire, qui n’admet de réalités que celles qui se mesurent au poids et au litre ; et que vous raisonnez vous-mêmes, mesdames ; car, avec votre superbe, il s’en faut de beaucoup que vous soyez aussi affranchies que vous le dites.

Eh bien ! non, la beauté n’est pas un néant ; et, sur ce point, vous me permettrez de dire que les messieurs sont juges plus compétents que les dames. La beauté — n’oublions pas que je parle de la beauté comme de la force, à tous les points de vue physique, intellectuel et moral —