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La France n’a jamais goûté franchement Richelieu, Colbert, ni Turgot ; elle leur a préféré de tout temps les Fouquet, les Louvois, les Necker.

Cela se voit surtout dans les clubs, dans les profondeurs du parti.

Le journal qui aura le plus d’abonnés sera toujours celui qui sera au-dessous du médiocre.

La Révolution française n’est pas le fait de la nation.

La nation a résisté à Turgot ; elle a méconnu Mirabeau ; elle n’a jamais rien compris à Montesquieu ; elle ne sait ce que c’est que le système constitutionnel ; elle se méfie des hommes à principes ; mais elle a toujours des tendresses pour les hommes à sentiments.

La nation, c’est prouvé aujourd’hui, a été au-dessous de sa révolution.

Bonaparte, en faisant la Constitution de l’an VIII, a pu dire que le peuple français n’était pas mûr pour la liberté ; il n’était pas plus mûr en 1814, ni en 1830, ni en 1848 ; il ne le paraît pas davantage en 1860 : il ne mûrira jamais.

Ce n’est point par la considération ou par l’effet de la maturité que la France deviendra libre ; ce sera parce que, l’Europe entière l’étant