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de galanterie, ni à droite, ni à gauche. Ta femme malade, tu dois vivre, comme si elle était en couches, en anachorète. Ta valeur, ton autorité augmenteront d’autant : elle ne manquera pas de s’en apercevoir.

Séquestré de tout amour et de toute tendresse, tu dois redoubler d’activité au travail, d’abord dans toutes les choses qui te regardent ; ensuite, et plus que tu ne l’avais fait auparavant, dans celles du ménage. Ta femme souffre ; sa raison est affectée, son cœur ramolli : sans laisser échapper le moindre reproche, fais comme quand elle est malade ; qu’elle te voie mettre la main aux détails domestiques, et prouver qu’en son absence, tu saurais te tirer d’embarras.

Que vos entretiens ne roulent que sur l’avenir : sur l’éducation des enfants, la dot des filles, les dépenses que toutes ces choses nécessitent ; les efforts que tu as à faire, les mesures à prendre, les luttes à soutenir. Insensiblement ta femme reconnaîtra que tu vaux plus et mieux qu’elle ; elle réfléchira que toi aussi tu es asservi ; que ton existence est subordonnée ; mais que, tandis que son cœur gonfle et se ballonne de vapeurs, tu marches résolument, sans plainte, sans récompense, dans la voie du sacrifice, du devoir, Tôt