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teur du mariage ; la société est menacée d’une rechute en concubinat. Dans cette prévision, il importe que l’homme, qui, au lieu de femme, prendra maîtresse, sache se conduire.

Les relations libres n’ont d’autre objet que l’amour : partons de ce principe, n’y mêlons rien autre. Dès que vous y mettez de l’amitié, des affaires d’intérêt, l’éducation de vos enfants, amants, vous passez insensiblement au mariage. Ne marchandez pas alors : mariez-vous.

Donc, pas de domicile commun entre amant et amante, pas de ménage commun ; et le moins de nuits communes que possible. — L’assiduité, la cohabition, affadit l’amour ; la dignité conjugale comporte seule la vie commune. — Chacun chez soi, à ses affaires : l’amour, la volupté y gagneront, les mœurs également. Que si vous êtes entraîné à vous réunir, ne marchandez pas, mariez-vous ! Vous êtes époux, moins l’engagement officiel : il est inutile de faire opposition à la coutume, et d’offenser par une espèce de gageure l’institution. Tous deux vous vous en trouveriez mal ; le fait cessant d’être rare, le paradoxe devenu général n’étant plus paradoxe, votre concubinat ne serait qu’un mariage, privé de ses garanties légales, ce qui est absurde.