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Jeune fille, je n’ai qu’un seul conseil à te donner.

D’abord, ne te marie pas de bonne heure ; garde ta jeunesse et ta virginité pour toi, si tu le peux, jusqu’à vingt-quatre ans. Alors, si tu trouves un homme plus âgé que toi de dix ans, fort, intelligent, travailleur, courageux, volontaire, et qui se propose, prends-le vite, ne fût-il ni beau, ni disert, ni artiste. Tu seras avec lui honorée et aussi heureuse qu’une femme de bon sens le peut être. Souviens-toi que le plus galant et le plus passionné des amoureux est le pire des maris, un être ridicule, qui te dégoûtera vite et dont tu risques fort de faire un sot, alors même que tu n’en aurais pas envie.

Toute femme fait son mari cocu, bien moins parce qu’elle a cessé de l’aimer, que parce qu’elle le trouve sot, ou faible, ou ridicule ; parce qu’à force de jouer le jeu d’amour avec elle, il a perdu à ses yeux le respect.