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comparé la femme (la femme émancipée sans doute) à la guenon.

Eh bien ! madame, vous confondez deux choses : le progrès et l’échelle des races. Tous les peuples, aujourd’hui civilisés, ont passé par des degrés divers de civilisation : sauvagerie, barbarie, patriarcat, etc., mais chacun d’eux est resté fidèle à lui-même : le Germain, le Grec et le Celte ne furent jamais des Niam-Niam ; l’Hindou et l’Arien jamais ne furent à comparer aux Patagons et aux Esquimaux ; pas plus de comparaison à faire entre un Sémite et le naturel de la Nouvelle-Hollande. Jamais la Vénus hottentote n’enfanta les amours. Les races fortes et belles absorberont ou élimineront les autres : c’est fatal ; et vous vous prévalez d’une fausse apparence, qui témoigne bien de l’obscurcissement de votre esprit.

Vous invoquez l’histoire, et vous dites : L’humanité se perfectionne à mesure que la femme, devenue plus libre, acquiert plus d’influence dans la société. — Que voulez-vous dire par-là ? La liberté de la femme est-elle la cause ou l’effet du perfectionnement général, ou n’en est-elle qu’un TRAIT particulier ? Vous ne distinguez rien, et chaque parole qui sort de votre bouche est un