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Admettant cela, possible, c’est le désordre ; plus de famille, plus de justice, plus de vertu, plus d’amour. La justice n’est plus une religion.

Pourquoi, demandez-vous, l’homme et la femme ne seraient-ils pas, au for extérieur, équivalents comme ils le sont à l’intérieur, s’il est vrai que force et beauté soient équivalents ? — À quoi j’ai répondu que la force et la beauté étaient choses incommensurables ; que les services de l’une pouvaient se vendre ; l’autre, non. C’est l’application du principe même de l’esthétique, qui met hors le commerce la vérité, la beauté et la justice, et les déclare non vénales, à la différence des oeuvres de l’industrie, qui seuls tombent dans l’échange. Mais vous, qui opérez tout à l’aide du troisième terme, vous n’êtes pas de cet avis ; vous dites : Entre la force et la beauté il y a compensation; ce qui veut dire que l’une peut très-bien payer l’autre, et ce qui constitue par conséquent la vénalité de la femme. La force, c’est l’argent ; — la beauté, c’est le corps ; — la troisième puissance, c’est le lupanar. Et vous n’en sortirez pas, tant que vous ferez l’amour pour l’amour, que vous chercherez l’idéal pour l’idéal que vous ne reconnaîtrez que des vérités relatives, des droits relatifs, et que vous affir-