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DE LA PORNOCRATIE.

Aujourd’hui, la multitude des artistes et des gens de lettres ne connaît qu’une chose, la fantaisie, et, par la fantaisie, elle s’éloigne également du réel et de l’idéal. Il n’y a ni vérité, ni sublimité dans ces œuvres ; c’est de la marchandise à la mode, articles de pornocratie.

Mais nous ne sommes pas au bout. Vous vous méprenez du tout au tout sur le caractère de l’idéal ; après l’avoir nié en tant qu’absolu, vous en faites votre Dieu, ce qui se comprend très-bien dans une religion sans principes, sans loi, sans certitude, sans idées universelles, sans notion, sans justice, sans mœurs, dans un siècle où toutes ces choses sont remplacées par la fantaisie, ce qui implique une inconséquence, une contradiction.

J’ai expliqué, dans la théorie que j’ai essayé de donner du progrès, comment le progrès avait son principe dans la justice ; comment, en dehors de la justice, tout autre développement politique, économique, littéraire, philosophique, devenait subversif et dissolvant, comment l’idéal nous était donné pour nous porter à la justice, et comment enfin, si ce même idéal, au lieu de servir d’auxiliaire et d’instrument au droit, était pris lui-même pour règle et but de la vie, il y