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DE LA PORNOCRATIE.

extrémité. Votre brochure, de même que les deux volumes de Mme  Jenny d’H***, est ce que j’ai rencontré jusqu’à présent de mieux pour démontrer, par l’exemple, cette proposition, qui fait tout le fonds de ma réponse : — La promiscuité des notions aboutit a la promiscuité des amours, et vice versa. — Là est le caractère de notre époque, dont tous les écrivains de quelque valeur s’accordent à signaler l’analogie avec celle qui marqua la fin de la civilisation païenne, et que signale l’avènement du christianisme.

Vous avez suivi un méchant guide : M. Enfantin, abandonné depuis vingt ans par tout ce que l’école saint-simonienne comptait d’esprits vigoureux et de consciences lucides, et dont la police correctionnelle a parfaitement apprécié, selon moi, la doctrine, bien qu’il soit regrettable qu’elle n’ait pas laissé à la morale éternelle, par lui niée, non pas abrogée, le soin de se trouver des défenseurs. M. Enfantin est un de ces hommes à mémoire facile, à imagination complaisante, et qui, ne produisant pas d’idées par eux-mêmes, ont le talent de gâter tout ce qu’ils touchent. Depuis quelques années, son habitude est de se tenir derrière le rideau ; il me semble que le moment serait venu au contraire,