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entre ses pareilles, les privilèges politiques et domestiques de la virilité; si elle est dévote, se retirant en Dieu et dans son égoïsme ; si elle est mondaine, saisie par l’amour, en épuisant honteusement les fantaisies et les figures; si elle écrit, montant sur des échasses, enflant sa voix, et se faisant un style de fabrique, où ne se trouve ni la pensée originale de l’homme, ni la reproduction de cette pensée gracieusement réfléchie par la femme ; si elle fait un roman, racontant ses propres faiblesses ; si elle s’ingère de philosopher, incapable d’embrasser fortement un sujet, de le creuser, de le déduire, d’en faire une synthèse ; mettant, dans son impuissance métaphysique, sa pensée en bouts de phrase ; si elle se mêle de politique, excitant par ses commérages les colères, et envenimant les haines. »

En résumé, la femme atteinte de cette manie tend à se séparer de cœur et d’esprit, de son sexe, qu’elle dédaigne, qu’elle prend en grippe justement en ce qu’il a de meilleur. En même temps elle jalouse, dénigre et s’attache à égaler ou même à supplanter le nôtre, sans pouvoir néanmoins jamais l’exprimer, ni seulement le comprendre. De tout cela résulte pour l’infortunée une sorte d’hermaphrodisme idiosyncratique qui