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déprave et avilit d’autant l’homme, et que bien loin d’en usurper les fonctions, sa plus grande crainte doit être de lui ressembler. J’ai cité la fille du fermier au taureau, la marchande d’hommes, l’accoucheuse jurée, la vivandière, la dame de la halle, la courtisane, la savante; suis-je à la fin? On en ferait un dictionnaire. Tenons-nous-en aux deux catégories principales : les artistes, comme on les appelle, et les esprits forts.

La femme, expression de l’idéal, à qui la nature a donné en prédominance la beauté, a des dispositions esthétiques que je n’ai garde de nier, puisque ce serait me contredire. Mais ici, comme partout, la question est dans la mesure, chose dont vous autres, mesdames les immodérées, ne voulez pas entendre parler. Outre qu’aucune femme n’approcha jamais, même de loin, les grands artistes, pas plus que les grands orateurs et les grands poètes, il faut considérer encore, dans l’emploi des talents féminins, les convenances du sexe et de la famille, qui dominent tout.

Chez les anciens, les rôles de femmes étaient joués par des hommes. La raison en était d’abord que les anciens croyaient impossible de bien