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decin, est à son poste au lit du malade ; devant le péril, la pudeur se retire sous l’aile de la charité. Le dévouement seul ici se montre : dévouement de l’homme envers la femme, dévouement de la femme envers l’homme. C’est la loi du mariage qui gouverne ici, loi que votre fausse pudeur ne comprend pas, parce que vous êtes une affranchie. Quant à moi, je vous le déclare, je préfère mille fois, pour la morale publique et pour la morale domestique, le risque du docteur à celui des accoucheuses, mêmes jurées.

Cette histoire des médecins-accoucheurs, dont vous faites tant de bruit, m’en rappelle une autre que je vais vous dire, au risque de me faire accuser encore une fois par Mme  J*** L*** de tendance à l’obscénité. Je suis sûr qu’elle me saura gré de l’anecdote :

J’ai connu un entrepreneur de remplacements militaires, au temps où les remplacements militaires étaient objet de commerce, dont la femme, en l’absence de son mari, faisait la visite corporelle des sujets. Elle auscultait, palpait sa marchandise, la faisait marcher. Toussez ! leur disait-elle… Du reste, une très-brave femme, que jamais on ne soupçonna de galanterie. Elle exerçait son métier philosophiquement. Les