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nous faire considérer l’emploi des accoucheurs comme un symptôme de relâchement, et le zèle que vous témoignez à ce sujet dans vos brochures prouve tout simplement le désir que vous avez d’intéresser à votre thèse la pudeur des femmes en couches. C’est de la tactique, rien de plus. J’en aurais long à dire sur les sages-femmes, aussi bien dans les campagnes que dans les villes. Je m’abstiens, de peur de diffamation. Dès l’instant que les femmes, dans une société parvenue à un haut degré de civilisation, ne peuvent plus s’accoucher toutes seules, comme faisaient les femmes des Hébreux en Égypte, et comme le font encore aujourd’hui toutes les négresses et sauvagesses ; dès l’instant que, par le développement de la sensibilité nerveuse, l’accouchement est devenu un cas pathologique, il vaut mieux, dans l’intérêt même de l’honnêteté publique, appeler le médecin que faire instruire, dans cette science scabreuse, de jeunes paysannes. Entre le médecin et la femme en couche, entourée de son mari et des siens, la pudeur n’est pas plus intéressée qu’entre le soldat blessé et la sœur de charité. Allez-vous donc aussi, sous prétexte de pudeur, chasser les femmes des hôpitaux ? Non, non : la femme, comme le mé-