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peut se décider à coucher contre un homme vraiment nu. C’est le spiritualisme de Descartes qui lui donne de ces idées, auxquelles Henriette, la ménagère, qui ne sait ni philosophie ni grec, ne pense pas du tout. Molière, aussi grand moraliste que grand comique, vous connaissait à fond. Il savait ce que valent la raison, la vertu et les délicatesses des émancipées. Vous ne voulez pas seulement être hommes ; vous cherchez les hommes ; voilà ce que vous a prouvé Molière dans sa comédie des Femmes savantes et dans celle des Précieuses.

J’ai parlé précédemment des vivandières. Je suis loin de penser ni de vouloir dire du mal de cette classe intéressante de citoyennes. Toutes sont mariées ; la plupart, sans doute, fidèles. Mais elles sont à moitié soldats ; elles vivent dans la caserne ; elles figurent dans les revues ; elles sont portées sur les registres des régiments sous un numéro. J’ignore si leur service est absolument indispensable ; mais je voudrais, pour le respect du sexe, l’éloigner absolument du militaire. La Vivandière de Béranger m’a toujours paru et me paraît encore une chanson magnifique. Avouons cependant que cette composition ne tire pas précisément son éclat des grâces de