Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voilà donc ce que le commerce des hommes, soit le libre amour, fait d’une femme : il la dévaste, la dénature, a travestit et en fait une apparence, hideuse à voir, de mâle. Or, je vous en préviens, toute fréquentation exagérée des hommes, alors même qu’elle se borne à de simples conversations de salons, d’académies, de comptoirs, etc., est mauvaise pour la femme, qu’elle déflore, et insensiblement corrompt. Je dis plus, il est impossible qu’une femme, sans fréquenter plus qu’il ne convient des hommes, s’occupe habituellement de choses qui ne sont pas de son sexe, sans que sa grâce naturelle en souffre, et, selon le cas, sans que son imagination s’allume, que ses sens s’enflamment et que la porte du péché ne s’ouvre toute large devant elle.

Tel est le rapport qui lie le fait à l’idée, qu’on peut toujours, chez un homme qui nie avec persévérance un point de morale, saisir un commencement d’infraction à cet article de la morale. Il est impossible, par exemple, de professer en théorie le despotisme et d’être en pratique franchement libéral ; impossible, en économie politique, de soutenir l’arbitraire des valeurs et de ne pas tomber, si peu que ce soit, dans l’agiotage