Toute conquête est provoquée par le paupérisme du conquérant : je crois l’avoir surabondamment établi. Mais, par les considérations politiques qui l’ont déterminée, la conquête n’en demeure pas moins légitime : tout notre second livre a été employé à démontrer cette thèse. La conquête, en effet, n’est autre chose que l’incorporation politique appelée par les rapports internationaux et consommée par le droit de la force.
En raison de cette légitimité. la conquête aurait dû, ce semble, bannir de la guerre toute espèce de rapine et de pillerie, purger le vice de sa naissance par un surcroît de vertu dans ses opérations : comment se fait-il que ce soit précisément le contraire qui arrive ?
Je pose cette question aux juristes, aux hommes d’État et aux militaires.
Mais je ne veux pas faire attendre la réponse.
On croit avoir tout dit, quand on a accusé la perversité du cœur humain et la violence de ses passions : c’est bien