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CHAPITRE VII


GUERRE ET CONQUÊTE. — DISTINCTION ENTRE LES MOTIFS POLITIQUES DE LA GUERRE ET SA CAUSE ÉCONOMIQUE.


Alexandre ouvre l’ère véritable des conquérants ; son nom en est devenu justement célèbre.

A partir de ce personnage, la guerre semble changer de physionomie. La cause première est toujours, comme nous verrons tout à l’heure, le paupérisme ; mais elle se dissimule davantage sous les considérations de politique internationale, dont la hauteur semble écarter l’idée d’une misère urgente, mais qui dans le fond n’en sont que des corollaires. Les villes ne se battent plus autant pour le butin ; c’est un accessoire qui peut tenter encore le soldat, voire même le général, mais dont ne s’occupe presque plus l’homme d’État. On fait la guerre pour des provinces. C’est l’époque des incorporations, des fusions. Le vent est à la formation des grands États ; l’indépendance des cités, exprimée dans l’hellénisme par la pluralité des dieux, est condamnée. Les tributaires, gagnant tous, par l’acquisition du droit de cité qui leur est offert, quelque chose à la révolution, la favorisent. Le nationalisme faiblit sur tous