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de tyran ? Ce n’était que le roi des péquins… Gloire à Dieu, Honneur aux armes ! Cette devise se lisait autrefois dans toutes les salles d’escrime. Le génie populaire est allé plus loin ; il a réuni, dans un même emblème, la balance et l’épée. Ne lui dites pas que l’épée du guerrier doit s’abaisser devant la toge du magistrat, cedant arma togæ. Il serait capable de vous répondre que vous ne savez pas le latin ; qu’à Rome, la justice et la guerre ne formaient pas, comme chez nous, deux pouvoirs, et que le poète a voulu seulement indiquer par ces mots la succession, chez les mêmes hommes, chez tous les citoyens, des fonctions guerrières et des fonctions pacifiques. Juge et général, au besoin pontife, comme le dictateur romain, voilà ce que le peuple entend que soit son chef. Heureuse donc, et trois fois heureuse la nation dont le chef est à la fois le plus brave et le plus juste ! Cela ne s’est vu que deux fois dans les temps modernes, en Gustave-Adolphe et en Washington.