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CHAPITRE II


SUITE DU MÊME SUJET. — LA LÉGALITÉ DE LA RÉVOLUTION ITALIENNE DÉMONTRÉE PAR LE JUGEMENT DE LA FORCE.


Puisque j’ai commencé à parler des affaires contemporaines, je ne puis m’empêcher d’en parler encore, et de montrer, par un éclatant exemple, avec quelle netteté, quelle sûreté de jugement, la force, appelée par la discorde des états, sait rendre son verdict dans des questions qui pour les plus habiles diplomates resteraient insolubles. Le lecteur me pardonnera d’autant mieux cette digression qu’aucun souverain, aucune nationalité ne pourra se trouver offensé de mes paroles.

L’Italie a vécu depuis quinze siècles sous des principes et des influences radicalement contraires, qui, dans cet étrange pays, n’ont pu jusqu’à ce jour ni s’éliminer, ni se fondre. Ainsi que l’a expliqué J. Ferrari[1], l’Italie est restée, jusqu’au dix-neuvième siècle, à la fois impériale, pontificale, fédérale et municipale. Elle a subi tour à tour

  1. Histoire des Révolutions d’Italie, Paris, Didier, 1858, 4 vol. in-8o.