lie ont été appelées à prononcer sur leur propre sort, la solution a peu avancé. On a fait appel, tout à la fois, au suffrage universel et à la guerre. Le résultat a été identique : la guerre et le scrutin ont rendu le même jugement. Malheureusement, par la manière dont la question a été posée, ce jugement peut paraître équivoque ; par conséquent on ne peut dire qu’il soit sans appel. La question d’unité a été confondue avec celles de nationalité et de liberté ; il est permis de croire qu’elle reparaîtra, tôt ou tard, à l’ordre du jour. Ce sera donc une guerre civile. Si le roi Victor-Emmanuel est vainqueur, c’est l’Italie haute qui absorbe l’Italie du sud, et nous avons une monarchie centralisée comme la France ; si l’esprit de localité l’emporte, comme en Autriche et en Allemagne, nous avons un état fédératif, qui, appuyé sur la liberté politique, peut faire de l’Italie un des pays les plus libres de l’Europe. Ces deux résultats, très-différents, résultent originairement du même principe, le droit de la force, modifié dans le premier cas par le droit de guerre, dans le second par le principe de collectivité, qui appartient au droit des gens, et se rapproche davantage des formes constitutionnelles. MM. de Cavour, Mazzini et Garibaldi ne paraissent pas avoir fait cette distinction dont les conséquences peuvent être si graves pour l’Italie. Tous trois, au contraire, s’accordent à pousser, de vive force, leur pays dans un système de concentration et de militarisme qui pourra bien quelque jour faire regretter aux paysans, sinon aux bourgeois, l’empereur et le pape.
A la question italienne se rattache celle de la Vénétie. J’ai dit quelque part qu’en aucun cas l’empire d’Autriche ne pouvait perdre la côte orientale de l’Adriatique. Quand même la Hongrie et l’Autriche tout entière auraient accompli leur révolution par le fait d’une alliance entre Klapka et Garibaldi, il n’aurait pas été au pouvoir des