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des gens n’est pas fondé sur les vrais principes[1]. »


Mais pourquoi les nations sont-elles en guerre et font-elles appel à la force ? Montesquieu n’en sait rien. Et comment pourrait-il s’en douter ? Il ne reconnaît pas le droit de la force. Il cite, en souriant, les Iroquois, dont le droit international n’était pas fondé, selon lui, sur les vrais principes. Mais les Iroquois, qui mangeaient leurs prisonniers, et justement parce qu’ils les mangeaient, en savaient plus que Montesquieu sur le droit des gens. Manger son ennemi, c’était exécuter sur les personnes l’arrêt que la victoire n’avait porté que sur l’État, savoir, que l’état du vaincu sera absorbé dans l’État du vainqueur.

Si les juristes ne savent rien de l’origine et des principes du droit des gens, savent-ils mieux ce qui le constitue ?


« Le droit des gens, selon Mackintosh, comprend les principes de l’indépendance des nations, leurs rapports en temps de paix, les priviléges des ambassadeurs et des ministres d’un rang inférieur, les relations entre les simples sujets, les justes causes de la guerre, les devoirs mutuels des puissances belligérantes et des puissances neutres, les bornes des hostilités légitimes, les droits de la conquête, la foi à observer entre ennemis, le droit résultant des armistices, des sauf-conduits et des passe-ports, la nature des alliances et les obligations qui en naissent, les voies de négociations, l’autorité et l’interprétation des traités de paix. »


Qu’on ouvre le premier auteur venu, à la table, et l’on verra que Mackintosh ne fait ici que les résumer tous.

  1. Esprit des lois, livre I.