D’après le témoignage universel, le droit de la guerre est un droit positif, sui generis, indispensable à la constitution du droit des gens.
Le droit des gens à son tour étant la souche de laquelle sont sortis, historiquement, d’abord le droit public, par suite le droit civil, etc., il en résulte que toute espèce de droit a son point de départ historique dans la guerre.
Or, qu’est-ce que la guerre ? Nous l’avons dit. Un jugement, vrai ou fictif, de la force.
La question se réduit donc à savoir :
1° S’il existe véritablement un droit de la force ou du plus fort ; en autres termes, s’il est des cas où la force puisse véritablement constituer un droit, et faire fonction d’arbitre ;
2° Quelles sont les limites de ce droit ; en quelles circonstances, pour quels objets, et de quelle manière doit s’opérer cet arbitrage.
Chez les nations primitives, cette question aurait été presque une impertinence, tant la chose paraissait simple