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1. La guerre en forme, doit être considérée, quant à ses effets, comme également juste des deux parts ;

2. Dans la guerre en forme ce qui est permis à l’un est permis à l’autre.


Non-seulement, dirai-je à Vattel, la guerre doit être considérée des deux parts comme également juste, elle est juste, elle ne peut pas ne pas être juste des deux parts, puisque, si elle était injuste d’un côté, ou de tous les deux, elle ne serait plus la guerre ; puisque alors la société serait établie sur l’injustice, et que la civilisation se développerait au hasard de la violence et de la trahison, puisque, sans cette justice égale, il n’y aurait pas de différence entre le brigandage et la guerre, et qu’il suffirait à toute bande de malfaiteurs de dénoncer à la société qui la poursuit l’état de guerre, pour se ménager, après la défaite, une amnistie.