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sur ses bases certaines, il ne reste aux représentants du despotisme qu’à prendre leur congé. Eh ! comment ne voient-ils pas que cette difficulté d’être, toujours croissante, qu’ils éprouvent depuis Waterloo, provient, non pas, comme on le leur a fait croire, des idées jacobines, qui depuis la chute de Napoléon ont recommencé à envahir les classes moyennes, mais du travail souterrain qui s’est fait, à l’insu des hommes d’État, sur toute la face de l’Europe, et qui, en développant outre mesure les forces latentes de la civilisation, a fait de l’organisation de ces forces une nécessité sociale, un besoin inéluctable de révolution ?

Quant à ceux qui, après la démission des rois, rêveraient encore de consulats, de présidences, de dictatures, de maréchalats, d’amirautés et d’ambassades, ils feront également bien d’en prendre leur parti. La Révolution, n’ayant que faire de leurs services, met à couvert leur vertu. Le peuple ne veut plus de cette monnaie de la monarchie : il comprend, quelle que soit la phraséologie dont on se sert avec lui, que régime féodal, régime gouvernemental, régime militaire, régime parlementaire, régime de police, de lois et de tribunaux, et régime d’exploitation, de corruption, de mensonge et de misère, tout cela est synonyme. Il sait, enfin, qu’en supprimant le bail à ferme et le prêt à intérêt, derniers vestiges de l’antique esclavage, la Révolution supprime, du même coup, l’épée du bourreau, la main de justice, le bâton du policeman, la sonde du gabelou, le grattoir du bureaucrate, tous ces insignes de la Politique, que la jeune Liberté broie sous son talon……………..

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