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ferrée. De manière que, si dans deux ou trois ans cette voie s’exécute, la compagnie ou l’État aura l’air encore de faire jouir le pays d’un bienfait. C’est ainsi qu’opère un gouvernement qui sait ses devoirs. Louis XV était le plus fort actionnaire du pacte de famine ; les historiens, amis de l’autorité, ont voué à l’infamie sa mémoire. Il spéculait sur les subsistances. Les ministres de la République et leurs subalternes conserveront leur réputation d’intégrité : ils ne favorisent la spéculation que sur les transports.

Oui, je le dis bien haut : les associations ouvrières, de Paris et des départements, tiennent en leurs mains le salut du peuple, l’avenir de la révolution. Elles peuvent tout, si elles savent manœuvrer avec habileté. Il faut qu’une recrudescence d’énergie de leur part porte la lumière dans les intelligences les plus épaisses, et fasse mettre à l’ordre du jour, aux élections de 1852, et en première ligne, la constitution de la valeur.

Or, cette constitution ne peut résulter, comme j’ai dit, que du consentement universel, librement exprimé et obtenu. Pour le préparer et l’amener, dans le plus bref délai, il suffit que, par l’organe des nouveaux représentants, injonction soit faite à l’État et aux Communes, chacun dans le ressort de ses attributions et la limite de ses ressources, de traiter avec un certain nombre d’entrepreneurs, fabricants, manufacturiers, agriculteurs, éleveurs de bétail, voituriers, commissionnaires, etc., etc., de la sous-enchère, et sur les bases suivantes :

« L’État, au nom des intérêts que provisoirement il représente, les Départements et les Communes, au nom de leurs habitants respectifs, voulant assurer à tous le juste prix et la bonne qualité des produits