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en remplacement des anciens droits féodaux qu’il croyait abolis !

Et c’est ce peuple, ignorant de tout ce qui l’intéresse, qu’on entretient de souveraineté, de législation, de gouvernement ! Pour amuser son esprit et le détourner de la Révolution, on lui parle politique et fraternité ! Plaisants révolutionnaires, qui prennent toujours, comme disait un ancien, la fève blanche pour la rouge, et ne sont occupés qu’à éluder, dissimuler, enterrer les questions essentielles. En vérité, s’ils eussent vécu en 89, ils auraient sauvé, par leur prudence, la monarchie et la féodalité. Ils n’auraient pas permis qu’on parlât au Peuple, ni du Déficit, ni du Livre rouge, ni du Pacte de famine, ni de la Dîme, ni des Droits féodaux, ni des Biens du clergé, ni des millions de misères qui rendaient la Révolution nécessaire. Ils auraient prêché l’Association et l’État serviteur ! N’est-ce pas ainsi qu’ils en ont usé après février ? Qui donc s’occupait de la Révolution dans le Gouvernement provisoire ? qui s’inquiétait d’une liquidation à l’Hôtel-de-Ville ? qui y songeait au Luxembourg ? qui, dans la Montagne, oserait articuler cette forte parole ?…

Ne comptons plus sur les hommes : la Révolution, au dix-neuvième siècle, sera l’œuvre de la Fatalité. Fatalité ! ayez pitié de nous.


3. Dettes hypothécaires : Obligations simples.


La dette publique arrêtée, liquidée, il faut arrêter aussi et liquider les dettes des citoyens.

Les dettes des particuliers sont de deux sortes : hypothécaires, quand elles ont été contractées à long terme, et qu’elles reposent sur un gage immobilier