Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

reuse, mais dont le public me saura gré, s’il préfère le logicien inflexible qui l’instruit, à l’écrivain élégant et sentimental qui le flatte.

D’après les préliminaires que nous venons d’établir, nous avons donc en ce moment à faire trois choses :

1o Arrêter net la tendance désorganisatrice que nous a léguée l’ancienne révolution, et procéder, à l’aide du nouveau principe, à la liquidation des intérêts établis. — C’est ainsi qu’en usa l’Assemblée constituante dans la nuit du 4 août 1789 ;

2o Organiser, toujours à l’aide du nouveau principe, les forces économiques, et donner la constitution de la propriété ;

3o Fondre, immerger et faire disparaître le système politique ou gouvernemental dans le système économique, en réduisant, simplifiant, décentralisant, supprimant l’un après l’autre tous les rouages de cette grande machine qui a nom le Gouvernement ou l’État.

Telles sont les questions que nous allons traiter dans cette étude et les deux suivantes. Dans un autre ouvrage, reprenant de plus haut la pratique révolutionnaire, nous tâcherons d’en dégager l’idée supérieure, notamment en ce qui concerne les idées religieuses, la morale, la philosophie, la littérature et les arts, et nous dirons le dernier mot de la révolution actuelle.

Je suppose qu’en 1852 le Peuple, convoqué pour élire ses représentants, avant d’aller aux urnes se consulte lui-même ; qu’il rédige, comme en 89, le cahier de ses vœux, et charge ses mandataires d’en procurer l’exécution ; qu’il leur dise :

Je veux la révolution pacifique ; mais je la veux prompte, décisive, complète. Je veux qu’à ce régime d’oppression et de misère, succède un régime de bien-