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QUATRIÈME ÉTUDE.




du principe d’autorité.

Je prie le lecteur de me pardonner, si dans le cours de cette étude il m’échappe telle expression qui trahisse un sentiment d’amour-propre. J’ai le double malheur, sur cette grande question de l’autorité, d’être seul encore à affirmer d’une manière catégorique la Révolution ; par contre, de me voir attribuer des idées perverses, dont j’ai plus d’horreur que personne. Ce n’est pas ma faute si, en soutenant une thèse aussi magnifique, j’ai l’air de plaider une cause personnelle. Je ferai du moins en sorte, si je ne puis me défendre de quelque vivacité, que l’instruction du lecteur n’y perde rien. Aussi bien, notre esprit est fait de telle sorte que la lumière ne le saisit jamais mieux que lorsqu’elle jaillit du choc des idées. L’homme, dit Hobbes, est un animal de combat. C’est Dieu même qui, en nous mettant au monde, nous a donné ce précepte : Croissez, multipliez, travaillez, et polémisez.

Il y a quelque douze ans, force est bien que je le rappelle, m’occupant de recherches sur les fondements de la société, non point en vue d’éventualités politiques impossibles alors à prévoir, mais pour la