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dateurs à toutes les grandes questions d’économie soulevées dans ces derniers temps, notamment à celles-ci :

» Abolition de l’exploitation sous toutes ses formes ;

» Annihilation graduelle et pacifique de l’action du capital ;

» Création du crédit gratuit ;

» Garantie et rétribution équitable du travail ;

» Émancipation du prolétariat. »

L’association des tailleurs est la première qui ait été fondée officiellement et pour ainsi dire scientifiquement sur une force économique restée jusqu’à ce jour obscure et inappliquée dans la routine commerciale. Or, il est évident que l’emploi de cette force ne constitue nullement un contrat de société, mais tout au plus un contrat d’échange, dans lequel le rapport synallagmatique ou de réciprocité entre le marchand et la clientèle, s’il n’est formellement exprimé, est au moins sous-entendu. Et quand l’auteur de l’article, ancien communiste, emploie le mot d’association pour désigner les rapports nouveaux que se propose de développer la Réciprocité entre les producteurs et les consommateurs, il est évident qu’il cède à d’anciennes préoccupations d’esprit, ou qu’il sacrifie à l’habitude.

Aussi, tout en faisant aux fondateurs de la Réciprocité les honneurs de ce grand principe, le collaborateur de la République aurait-il dû leur rappeler, pour leur gouverne, ces notions élémentaires dans leur propre théorie, c’est que l’obligation, essentiellement commutative et bilatérale de la part du producteur vis-à-vis du consommateur, de livrer ses produits à prix de revient, et qui constitue la nouvelle puissance économique, ne suffirait plus pour motiver une association