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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

térieure, au culte de la forme et de la beauté, ne pouvaient échapper à cette influence. Est-ce à dire qu’ils n’ont été que païens, de simples imitateurs des Grecs ? Ce jugement me paraît trop absolu. Est-ce que les anges de ces artistes sont la reproduction des Mercure, des Bacchus ou des Faunes, d’Apollon ou d’Adonis, de , Belléroplion ou de Persée ?

Je me suis mis en présence des Vierges des peintres de la Renaissance, dont je ne connais qu’un petit nombre ; et, malgré tout ce qu’on a dit, je n’ai pas trouvé que la Vierge des fiançailles, celle à la chaise, celle à la sainte Famille, sainte Cécile, sainte Marguerite, si belles, eussent rien de commun avec les Vénus. Ce ne sont pas des déesses jouant une comédie chrétienne, comme dans la Guerre des dieux de Parny ; déesses, si l’on veut, par la beauté, mais plus encore par la vertu et l’héroïsme ; déesses transformées en vierges et martyres.-. Ces belles saintes, avec leur expression chrétienne, me paraissent assurément plus belles, à moi, que les déesses impassibles des Grecs. Je suis amoureux des saintes de Raphaël, toutes saintes, vierges, martyres et vêtues qu’elles sont ; je le suis même de la vierge Marie jusqu’à son mariage. Oui, je suis amoureux de cette belle grande jeune fille, imitée de la Diane chasseresse, et donnée à un vieillard prédestiné au rôle d’ange gardien ; je ne le suis pas des déesses antiques, bien que nues, ni de Diane, ni de.Pallas, ni