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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

le nègre avec ses variétés, mais le Juif, l’Assyrien, le Persan, le Grec ou Ionien, le Scythe, Germain ou Gauloisniais, chose singulière, toutes ces figures, si bien caractérisées, se ressemblent, d’un côté, par l’exagération des épaules, l’amincissement de la taille et l’aspect un peu grêle et longuet des membres ; — était-ce une beauté dans l’ancienne Égypte ? — de l’autre, par la disposition des têtes, généralement représentées de profil, avec les yeux vus de face : et quand la figure est vue de face, les pieds maintenus de profil : ce qui, malgré la finesse de certains détails, traduit évidemment l’inexpérience de l’art. Or, comme les mêmes dispositions se rencontrent dans les monuments postérieurs à l’ère chrétienne et dans ceux dont la date est de plus de deux mille ans avant Jésus-Christ, n’y a-t-il pas lieu de croire que cette étrangeté a été conservée à dessein, par respect de la tradition, et qu’il faut y voir, non une preuve d’impuissance, mais un signe volontaire d’immobilisme ?

Joignez à cela une recherche extrême de la symétrie, de la méthode, de certaines règles conventionnelles de pose et de geste que l’on retrouve jusque dans les scènes qui supposent le plus d’agitation, batailles, exercices gymnastiques, fantaisies même ; enfin, la réalité et la symbolique, l’histoire et la mythologie pêle-mêle : et vous aurez une idée générale de l’art et de l’idéalisme égyptiens.