propre, par le raisonnement, et un peu aussi, en ma qualité d’écrivain, par pratique, de parler de ces choses.
En vertu de l’idéal que les objets nous révèlent, sans qu’il nous soit possible de jamais le reproduire ; nous avons la faculté de redresser, corriger, embellir, agrandir les choses ; de les diminuer, amoindrir, déformer ; d’en changer les proportions ; en un mot, de faire tout ce que fait la nature, qui, tout en créant d’après les types ou idéaux qui sont en elle, ne donne cependant que des réalisations particulières, plus ou moins inexactes et imparfaites. C’est donc l’œuvre de la nature que CONTINUE l’artiste, en produisant à son tour des images d’après certaines idées à lui, qu’il désire nous communiquer. Ces figures de l’artiste sont plus ou moins belles, significatives, expressives, selon la pensée qui l’anime : je fais ici abstraction de l’exécution. A cet effet, on peut dire que l’artiste dispose d’une échelle infinie de tons, de figures, allant depuis l’idéal jusqu’au point où le type cesse d’être reconnaissable.
En se faisant ainsi, pour ce qui lui compète, le continuateur de la nature, l’artiste est dans le plein courant de l’activité humaine, dont le développement sous tous les rapports, par la science, par l’industrie, par l’économie, par la politique, peut se définir une continuation de l’œuvre créatrice.
Si nous n’avions d’autres idées que celles dont nous