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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

un prétexte à l’arbitraire ; la fraternité et la communauté sont leur idéal.

5° En morale, ils sont pour les mœurs libres : le bon cœur innocente tout ; dans leur vie débraillée, ils se croient les plus indépendants :ils sont les plus serviles des hommes.

6° En littérature, ils sont ennemis des genres, des règles.

7° En peinture., nous les connaissons.

Les qualités et les défauts des artistes se déduisent naturellement de la faculté qu’ils mettent en jeu et de la passion qu’ils servent. Ils forment une classe à part, impérieuse par l’idéal, mais inférieure par la raison et la moralité. Ils ont des prétentions très-hautes au génie, à la gloire. Distingués, élégants, sensuels, cupides, capricieux, vaniteux, avides d’éloges et de récompenses, ils appartiennent à qui les flatte et les paye, et sont plus souvent les auxiliaires de la corruption que de la régénération. Ils n’ont jamais su trouver eux-mêmes leur chemin ; ce sont les révolutions qui le leur montrent, ainsi que nous l’avons remarqué chez les Egyptiens, les Grecs, les Hollandais.

D’un côté les artistes font de tout, parce que tout leur est indifférent ; de l’autre ils se spécialisent à l’infini. Livrés à eux-mêmes, sans phare, sans boussole, obéissant à une loi de l’industrie mal à propos appliquée, ils se classent en genres et espèces, d’abord