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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

rible eussent fait soulever le cœur et crier anathème. C’était impossible.

Si le jury faisait son devoir quand on lui envoie de pareilles choses, il les renverrait en morceaux. Qu’est-ce qu’un jury qui n’a pas même le sentiment de la pudeur, à qui il faut apprendre que l’art n’est rien en dehors de la morale ?Est-ce que l’Académie des beaux-arts, comme celle des lettres, n’est pas sœur de l’Académie des sciences morales ?... — Mais de quoi vais-je m’aviser ?... On enseigne à l’Académie des sciences morales la doctrine-de Malthus, que l’Académie des beaux-arts montre en effigie. Malthus, ce sont les courtisanes de Pradier et de Clésinger.

Si le public comprenait l’injure qui lui est faite, il mettrait le feu à l’exposition. Les artistes le traiteraient de Vandale ; il les enverrait à Cayenne. Mais le public offensé a perdu toute initiative. Quant à la jeunesse, qui se pique d’en avoir une, elle est réellement complice. Elle, qui donne un charivari à M. About, ne fait rien contre les fornicateurs, rien contre ces lascivetés qui déshonorent non-seulement nos artistes, mais notre société et notre pays ; rien contre ce commerce de peintures licencieuses, de gravures et de photographies obscènes qui font de Paris la grande prostituée des nations, l’empoisonneuse de l’univers.

Toutes les expositions abondent en sculptures et peintures de ce genre, qui, m’assure-t -on, se vendent