comme elle est une variété, un genre à part, dans les œuvres de Boileau et d’Horace. Impossible de trouver une allusion satirique dans le Retour de la foire. Courbet ne procède point par l’hyperbole, la dérision ou l’invective ; son ironie ne dégénère pas en calomnie ; il est sans haine comme sans flatterie. Si, comme artiste, il laisse voir une certaine colère brutale, ce n’est pas contre les sujets qu’il peint, contre les vices ou les ridicules qu’il attaque ; c’est contre ses confrères, obstinés dans une voie fausse. Sous ce rapport, on a eu raison de dire qu’en envoyant l'Enterrement, la Baigneuse, etc., aux expositions de 1851 et 1853, il frappait comme un hercule de foire.
On ne saurait davantage l’appeler un peintre de genre, à la manière des Hollandais et des Flamands, dont les peintures, agréables ou comiques, mais légères, vont rarement au fond des choses, ne trahissent aucune préoccupation philosophique, et révèlent. plus d’imagination que d’observation. Citerait-on un Téniers qui fût dans la donnée de Courbet ? Je ne. le saurais dire : en tout cas, je répliquerais que Téniers a anticipé sur son époque ; ce qui n’est pas sans exemple parmi les artistes. Les tableaux du peintre d’Ornans sont des miroirs de vérité, dont le mérite, jusqu’à présent hors ligne, abstraction faite des qualités et-des défauts de l’exécution, est dans la profondeur de l’idée. la fidélité des types, la pureté de la glace et la puissance du réflé-