Page:Proudhon - Du principe de l'art et de sa destination sociale.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
ÉGYPTE : ART TYPIQUE


CHAPITRE XIII


Continuation du même sujet : la Fileuse ; l’Enterrement à Ornans ; la Baigneuse.


Il faut l’avouer : il y a place aujourd’hui, dans la peinture et la statuaire, sans parler du reste, je ne dis pas pour un grand artiste, — les grands artistes sont bien venus en tout temps, — mais pour une révolution.

Peindre les hommes dans la sincérité de leur nature et de leurs habitudes, dans leurs travaux, dans l’accomplissement de leurs fonctions civiques et domestiques, avec leur physionomie actuelle, surtout sans pose ; les surprendre, pour ainsi dire, dans le déshabillé de leurs consciences, non simplement pour le plaisir de railler, mais comme but d’éducation générale et à titre d’avertissement esthétique : tel me paraît être, à moi, le vrai point de départ de l’art moderne. Ceci n’exclut pas, dans l’avenir, des exhibitions plus flatteuses pour notre amour-propre, plus idéalisées, puisque ainsi l’on entend l’idéal ; mais, je ne le cache point, je ne m’attends pas à voir rien de semblable ; je ne crois pas que,